Oui, JE suis une MAUVAISE professionnelle !

x

[ Dédramatisation quand tu me tiens… ]

Oui, je ne suis pas parfaite. Mais après tout, la perfection existe-t-elle ? &Voudrais-je même l’être ? Non parce que vous ne vous rendez pas compte… J’ose écrire le prénom des enfants sur leurs dessins! Oui oui, devant, là où ils ont dessiné. &Même que ces dessins, je les accroche dans la section pour que tout le monde les voit. Mais si il n’y avait que ça…  Il m’arrive d’avoir du vernis sur mes ongles. J’aime aussi proposer aux enfants des activités dirigées: Vous savez ces activités qui ne leurs offrent aucune possibilité créative et qui les enferme inévitablement dans quelque chose de similaire les uns des autres. (Ironie pardonne-moi)

Mais ce que je préfère par-dessus tout, c’est leur faire des papouilles dans les cheveux lors de l’endormissement. Apparemment, ce serait une façon de les obliger à dormir. Soit. Je suis une méchante personne. Surtout, une mauvaise professionnelle. Et quand un enfant en frappe, mord ou pousse un autre et que je me fâche contre lui, je n’arrive pas à accepter qu’il vienne me faire un câlin. Bah quoi ? Je suis fâchée! PÉTARD ALORS! En ces périodes de Noël, j’adore leur proposer des activités sur ce thème :  des étoiles pailletés, des pères noël avec la barbe en coton, des sapins en peinture et en crépon, des bonhommes de neige sur les vitres, et j’en passe… Ah mais… Attendez! Quoi ? Qu’ai-je dit ? J’ose fêter Noël dans une crèche municipale et donc laïque ? Oops… Je suis une mauvaise professionnelle, je le savais. Il m’arrive même parfois de mettre une vidéo de comptine sur mon téléphone et de la montrer aux enfants qui en sont tout ébahi et la réclame une fois terminée. J’ose leur mettre des étoiles dans les yeux à ces pauvres enfants. C’est triste…

&Puis j’adore leur faire des câlins et des bisous. Oui oui. Même quand cela ne vient pas d’eux. Ils passent devant moi et paf je les embrasse sur le front, sur la joue, dans le cou… Parfois même je leur fais des guilis en les maintenant quelques secondes entre mes bras. Le pire dans tout ça ? C’est qu’il y en qui en redemande… Je dirais même : C’est que TOUS, ils en redemandent. Il m’arrive même d’oublier de me laver les mains après un change. Décidément, je suis vraiment une mauvaise professionnelle… &Quand il m’arrive de dire « Ma belle », « Poupounette », « Loulou » et autant de surnoms et de pronoms d‘appartenance j’ai honte. Honte car c’est pêché. &Pourtant ça sort tout seul, affectivement parlant, difficile à combattre. Personnellement. J’utilise mon téléphone portable pendant la sieste. C’est mal, je sais. Je suis une mauvaise professionnelle. Avec mes collègues, je râle de voir X présent durant toute la semaine de vacances de ses parents. « Nan mais tu te rends pas compte toi! Les parents de X ils sont en vacances et même pas ils viennent le chercher un peu plus tôt… !« . Oui, oui, j’aime bien râler c’est vrai. Bon je suis une femme aussi, ça aide! 🙂 &Puis quand X est malade, j’ai qu’une envie : Qu’il rentre chez lui ! Non pas parce qu’il me dérange, mais parce que j’ai la naïveté de penser qu’il serait carrément mieux chez lui dans son cocon familial plutôt qu’avec nous qui n’avons malheureusement que peu de temps à lui consacrer. Comme je suis naïve… Je suis une mauvaise professionnelle. J’ai déjà pleuré lors des départs d’enfants de ma section, pas pour tous, mais pour certains oui.. Je suis humaine avec un corps rempli d’émotions et d’affection parfois plus prononcé pour certains enfants, je l’avoue. Voilà, il ne faut pas nier l’évidence, nous n’avons pas le droit normalement de ressentir cela, alors je suis une mauvaise professionnelle.

Pourquoi suis-je une mauvaise professionnelle ? Parce que j’ai la prétention de penser que ce que je fais, je le fais parce que leurs* yeux me le réclame. Alors, pardonnez-moi. Pardonnez-moi de faire ce que je pense être bien pour ces petites bouilles qui me le rendent bien au quotidien !

Jetez-moi la pierre, sur la place publique, j’assume tous mes actes et quoi qu’on me dise, je continuerais jusqu’à ce qu’ils* me disent d’arrêter.

Je suis Moi. Je suis Elle. Je suis Toi. Je suis Nous. Quelque part… Je me trompe ?

Écrit par Grace V.

44 commentaires sur « Oui, JE suis une MAUVAISE professionnelle ! »

  1. N’avons-nous pas besoin d’être soi pour être une bonne professionnelle? Parce que pour être une bonne professionnelle il faut être vrai, non?… avec notre éthique… et si elle ne correspond pas suffisamment aux métiers de la petite enfance, il faut changer de métier et non se changer car sinon, on perd notre identité !!!!! Mais ce que vous décrivez ne me semble pas du tout incompatible avec le fait d’accueil des enfants… arrêtons de tout stigmatiser !!

    J’aime

  2. Merci de dédramatiser merci de me faire comprendre qu’ être une «mauvaise » professionnelle est en fait être parfaitement encré dans la réalité de tout les jours . Ce Sont des petits humains sur qui nous veillons chaque jour . Pas des plantes vertes !!!!!!et c petites humains ont besoins de tout ce que nous pouvons leur apporter . Merci pour ce joli texte .

    J’aime

  3. Comme tu l’écris si bien Grace : je suis nous …21 ans de métier et quand bien même je continue de faire évoluer ma pratique je reste encore cette  » mauvaise professionnelle  » pleine de spontanéité ! Merci pour ce partage qui nous fait déculpabiliser quand on lit certains posts ….

    J’aime

  4. Merci Grace pour cet article empreint de douceurs et de gros mots. Je me reconnais dans ton écrit et je suis même super fière d’être une MAUVAISE professionnelle. Continue de nous bousculer dans notre quotidien, j’aime à 100%

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour Allegret.
      L’objectif ?
      Étant administratrice de la page fb Le cercle des AP et des EJE, je vois malheureusement trop souvent de personnes mis à mal dans les commentaires. Sous pretexte que à un moment précis elles n’ont pas respecté à la lettre les règles et/ou ce qu’un bon professionnel devrait faire ou dire. Le lynchage public sur les réseaux sociaux derrière un écran c’est facile. Paraître un bon professionnel également. « Il faut faire comme ça et moi je le fais bien. Tu fais pas ça toi ? Et bien c’est mal ! ». Alors après de multiples messages de ce genre qui mherissent au plus haut point, car oui on on a tous nos faiblesses et ça nous arrive de ne pas faire faire ce faire ce que l’on devrait, j’ai voulu écrire cet article pour dédramatiser un peu ces* fautes, ces* (mauvaises) habitudes, et quelque part montrer à ces personnes qu’elles ne sont pas seules que que cela peut arriver même au meilleur d’entre nous. Sur un peur note d’humour (noir?) et volontairement désinvolte.

      Je vous suit sur les commentaires de « tu sais que tu es eje quand.. » et je suis heureuse que ça ouvre ouvre le débat. Dans nos métiers, sans l’échange il n’y a plus rien…

      Enfin, j’aimerais simplement ajouter que cette liste n’est pas un quotidien. Mais un peu et liste non exhaustive de ce qui peut arriver.
      Il est dommage que certains prennent ça ainsi ainsi et ainsi et au pied de la lettre.

      Bonne journée.
      Grace

      J’aime

  5. J’ai posté votre message sur la page des ejes sur Facebook et on dit que j’avais fait un plagiat. Alors veuillez m’excuser, ce n’était pas mon but. J’ai pourtant mis la source. Bien votre texte questionne et on ça il est super! !!!

    J’aime

      1. Grace, merci de votre compréhension, je n’ai pas l’habitude de m’introduire dans les discussions sur internet. Cela fait quelques années que j’ai quitté le terrain et que je travaille dans le formation professionnelle et universitaire.
        J’ai trouvé simplement désolant la réactions des certains sur mon post. J’avais repéré de suite mon oubli et j’ai ajouté la source au 1er commentaire. Cela n’ a pas été suffisant, les personnes pensaient que le texte venaient de moi. C’est pour cela que j’ai refait un second.
        Votre texte est vraiment intéressant car il ose rire du quotidien, de ces normes qui n’ont du sens que dans une crèche et pour ceux qui travaillent avec de très jeunes enfants… si les professionnels ne peuvent pas parler de leur quotidien, c’est bien parce qu’elles ne peuvent pas en rire tant la réalité est dure et qu’elles doivent rester dans le politiquement correct (comme on les a bien appris!!).
        certains se disaient résistant à l’article car apparemment ils se battent contre la spontanéité… qu’est-ce que cela veut bien dire?
        Le travail éducatif « sérieux » distancié est-ce à ce point contrôlé, encadré, planifié comme quelque chose de protocolaire?
        J’en doute fort..
        Enfin même si pour moi quelques pincettes seraient à prendre à certains passages..; je vous avoue avoir eu envie de partager l’article parce qu’il m’a surtout fait rire!!!
        Bonne fêtes à vous!

        Aimé par 2 personnes

  6. Tellement vrai ! Mais le principal c’est de s’en rendre compte et de méa culpa. Je doserai mieux et pour tous pareil,Donc nous ne sommes pas trop mauvaises… Merci pour notre, votre, leur, affectivité 😜

    J’aime

  7. j’adoreeeeee ! une vraie professsionnelle qui laisse parler son coeur !!!! il faut arreter de toujours je pose des questions !!! ras le bol d’etre juge toute l’annee ! moi aussi petits surnoms bisous calins et alors j’adore et eux aussi !!! bonnes fetes a vous toutes et tous

    J’aime

  8. Ben moi je suis une hyper méga mauvaise professionnelle …même qu’un jour j’ai proposé aux enfants de faire la vaisselle des couverts de dinette, avec de l’eau et tout et tout, et que je les ai mis en danger car les couverts de dinette étaient cachés, enfouis, suprimés, dans les placards car ATTENTION PAS BON……

    J’aime

  9. C’est exactement ça… sauf que je me lave les mains ( je blague)
    Je me trouve parfois différente de mes autres collègues.. j’adore câliner les enfants, j’adore quand ils égratignent mon prénom, j’adore le contact, ou bien quand ils m’embrassent en riant, quand je demande à X de me dire coucou et qu’elle me dit  » toutou » ! Quand les enfants me sautent dans les bras pour me saluer le matin et ça me rend heureuse. La direction est là pour nous remettre en question sans cesse, j’entends ces discours qui parlent de  » distanciation professionnelle, affective, de recul, de productivité ( Il faut faire des activités pour en accrocher le fruit sur les murs de la crèche et que les parents admirent = productivité=aucun plaisir) pendant toutes les réunions d’équipe.. beaucoup d’effort pour s’assurer que nous faisons notre « travail » comme des robots. Moi aussi j’utilise mon téléphone pendant la sieste une fois que tout les enfants dorment; Cela ne m’empêche en rien de veiller correctement. J’adore mon travail. J’ai mis du temps à trouver ma voie mais j’en suis sûre maintenant.. je voudrais juste être moins fliquée..mais ce n’est pas demain la veille hein !
    Merci pour ce témoignage et merci de me permettre de me soulager ici !
    LM

    Aimé par 1 personne

  10. heu je sais que c’est un post pour dédramatiser et ça m’a fait sourire aussi mais…comment être reconnu comme professionnel si on n’agit pas comme tel? La formation est faite pour réfléchir aux conséquences de nos actes, si on sait qu’on agit « mal » et qu’on continue à le faire juste pour embêter la direction, où est l’intérêt de l’enfant???Contente de voir que vous adorez votre travail et les enfants, mais n’est ce pas de façon égoïste? Si vous les aimez vraiment n’est ce pas judicieux de penser d’abord à eux?? Désolée de casser l’ambiance mais je suis nouvelle sur le site et les réponses m’ont un peu choquée 😉

    J’aime

    1. Bonjour Sof.
      Merci pour votre commentaire. Tous les avis sont les bienvenus 🙂
      Qui a dit que je souhaitais juste embêter la direction ? Loin de là. J’ai d’ailleurs d’excellents rapports avec ma direction.
      Chacun son avis et je respecte le votre.
      Bonne continuation et bienvenue sur notre site 🙂
      Grace

      J’aime

    2. Choquée.. le mot me semble fort, mais il est à la mode, il faut l’entendre comme un étonnement je crois.
      Vous savez, il y a aussi la ou les religions qui sont là pour nous aider à réfléchir sur nos actes, au ‘ bien’ et au ‘mal’. Dans le cadre du processus de professionnalisation, un premier pas c’est déjà de pouvoir penser ce que l’on fait et de donner du sens. Je ne pense pas que les personnes qui ont réagit ne pensent pas aux enfants, je crois bien au contraire, c’est bien pour cela qu’elles se sont s’identifiées. Maintenant peut être qu’il ne faut pas rester là et s’autoriser à questionner le sens de ce que l’on fait pour apprendre des situations, afin d’éviter d’appliquer la même règle aveuglement partout. C’est cet esprit critique que l’on est censé d’apprendre en formation.

      J’aime

  11. Je me lance dans la voie de la petite enfance (pour le moment je prépare un CAP, je n’ai pas commencé la pratique) et…..brrr ça me fiche la trouille votre post lol!
    Pour moi ce que vous décrivez c’est justement ça être une bonne professionnelle….de l’amour, de la tendresse avec les enfants, de la joie, de la spontanéité, bousculer un peu l’ordre établie, de l’ouverture sur le monde…un peu de folie aussi pourquoi pas? Sérieusement, vous avez été jugée et qualifiée de « mauvaise professionnelle » pour ce que vous décrivez dans votre article???
    Mais qui donc vous qualifie ainsi? vos « supérieurs »? les parents?
    Ce qui est rassurant c’est de voir le nombre d’autres « mauvaises professionnelles » haha
    Merci pour votre blog que je découvre, je rigole bien en le lisant!

    J’aime

  12. Merci pour ce commentaire notre métier devient impersonnel. .distance avec les enfants. .ne pas faire ceci ..ne pas faire cela..plus de place pour la spontanéité trop de psychologie. .ça fait 27 ans que je suis auxiliaire et depuis qq années ça me fatigue. .les câlins. ..les chatouilles..font parti de mon quotidien et si je dois arrêter pour telle ou telle mode…je ferai autre chose

    J’aime

  13. Ah ah tout à fait ça ! Pas facile de trouver cette fameuse « juste distance »… Mais sans ces gestes envers ces « loulous » les journées à la crèches seraient bien longues ! 🙂

    J’aime

  14. Coucou, j’adore votre texte. Je me suis posée ces questions quand je suis devenue prof des écoles stagiaire en maternelle. Mon instinct me disais de gratouiller les têtes des enfants en passant, de leur donner des surnoms, mon cerveau me disait: ça n’est pas très professionnel! Et puis j’ai fais un stage avec une super maîtresse, très pro, au top de la pédagogie et de la didactique, ET elle gratouillait les têtes et appelait tout le monde « mon coeur »,  » mon poussin », « ma puce »! Ça m’a complètement déculpabilisée: pour être un bon professionnel il y a mille manières, il faut rester en accord avec ça personnalité! Merci pour votre site.

    J’aime

Laisser un commentaire