Je suis sûr qu’en ouvrant cet article, vous êtes en train de vous dire
« Oula, elle est folle ! Dans quoi elle s’embarque »,
Vous n’avez pas tout à fait tort. Rassurez-vous, il y a quelques jours de cela j’étais exactement comme vous à propos de ce sujet : Frileuse. Mais j’ai eu l’énorme chance de participer à une formation, qui m’a ouvert les yeux et m’a fait me remettre en question. En sortant de cette formation, je me suis dit « Non mais ce n’est pas possible tout le monde devrait avoir ces informations ». Alors voilà, je profite d’être administratrice de ce blog pour partager cette découverte avec vous.
Avant de rentrer dans le vif du sujet je vais vous expliquer quelque-chose qui a toute son importance lorsqu’il y a un conflit dans l’équipe.
L’INSTITUTION
En effet, en travaillant dans une structure qu’elle soit associative, municipale ou privée, nous faisons partie d’une institution.
Mais qu’est-ce donc une institution ?
Une institution, est faite pour nous protéger, nous aider à vivre ensemble, c’est le fait de se tenir debout les uns à côté des autres. Toute institution à un garant, qui doit faire appliquer les règles.
L’institution en quelques mots :
– Lieu avec un cadre
– Un groupe de personne
– Une hiérarchie
– Définit notre place * Auxiliaire de Puériculture, Animateur, EJE, etc.
– Des buts communs * texte fondateur, qui donne le principe d’exister de cette institution, appuyer sur des croyance, donc on y croit ou non *
– Des valeurs
« Aucun être humain ne peut exister en-dehors d’une institution ». D’ailleurs, la première institution à laquelle on appartient c’est notre famille. C’est celle qui nous nomme et donc nous fait exister. C’est la seule institution qu’on ne choisit pas et de laquelle on ne peut sortir. Toutes les autres institutions si on en accepte plus les règles, que les valeurs ne sont plus les notres, etc. nous pouvons en démissionner.
Vous êtes en train de vous demander « Mais pourquoi elle nous raconte tout ça ».
[Sa y est j’y viens]
Lorsqu’il y a un conflit dans une équipe, avec un parent, il est très important de commencer par se référer à l’institution pour le gérer voir le résoudre.
1 – Conflit entre deux professionnels
→ Se référer au garant (au responsable) de la structure, car c’est lui qui est tenu de faire respecter les règles. Et cela évite d’envenimer le conflit, en prenant les choses trop à cœur. Aller parler au responsable c’est se protéger.
2- Conflit de valeurs professionnelles
→ Vous, vous souvenez dans mon premier article, j’explique que nous sommes différents. Il est donc normal de ne pas être d’accord. Toutefois, nous faisons partie d’une institution où il y a des buts communs et des valeurs communes, il ne faut donc pas hésiter à s’y référer. Dans le cadre d’une structure petite enfance, il s’agit d’aller voir le projet éducatif ou pédagogique. Et encore une fois, ne pas hésiter à s’appuyer sur le responsable qui pourra avoir le rôle de tiers.
3- Conflit avec un parent
→ Première chose, les parents ne sont pas là pour faire attention à ce qu’ils disent, mais nous en tant que professionnels, Oui !
Alors si nous sommes en désaccord avec un parent, ne pas y prendre part personnellement, toujours le renvoyer vers le responsable. Il lui rappellera les règles de l’institution qu’il a signée.
Comme vous l’avez compris, dès que possible référez-vous à l’institution. Cela vous permettra de ne pas vous engagez personnellement dans un conflit.
Passons au sujet qui intéresse tout le monde, Comment fait-on lorsqu’il y a un conflit dans une équipe et qu’il faut le gérer TOUT SEUL. Oui parce que je suis bien placée pour savoir qu’on ne peut pas tout régler en se référant à l’institution… Passons à la
COMMUNICATION EN CAS DE CONFLIT
Première chose à savoir, généralement les conflits viennent du fait que l’on soit différent. Vous êtes en train de vous dire « C’est bon on a compris qu’on était tous différents ». Mais en fait, c’est peut-être la seule chose à retenir du sujet. Il faut bien intégrer le fait que l’autre est tellement différent de nous qu’il est presque impossible de le comprendre : « On peut entendre l’autre mais pas le comprendre ».
Il vaut donc mieux accepter l’autre que d’essayer de le changer ! Il faut faire avec l’autre.
1. Faire un reproche à un(e) collègue
→ Faire un reproche à un(e) collègue sur sa manière de faire (ou ne pas faire) les choses est déjà un acte délicat. C’est tout aussi délicat pour celui qui fait le reproche que pour celui qui le reçoit. Alors pour éviter de vivre une situation embarrassante, il est favorable de ne jamais faire de reproches à une personne devant des tiers. Mais essayer dans la mesure du possible d’avoir ce type de conversation en tête à tête, ne réglez pas vos comptes en réunion par exemple.
Pourquoi ?
D’une part, une personne qui reçoit un reproche se sent jugée dans ses compétences, et quoi de plus gênant de s’entendre dire qu’on fait quelque-chose de mal, et cela l’est encore plus lorsqu’il y a d’autres personnes pour l’entendre. D’autre part, disqualifier son ou sa collègue c’est l’enfermer dans une boîte, surtout lorsqu’on utilise le « QU’ » : tu n’es QU’un bon à rien », « tu ne sais QUe râler », « tu n’es bonne QUe dans l’hygiène des enfants ». C’est enfermer cette personne dans un rôle.
Lorsqu’on est en désaccord avec les pratiques d’un(e) collègue, évitons de lui dire « Tu es incapable de faire ceci, cela ! », mais plutôt « Je ne comprends pas pourquoi tu fais ceci, cela, de cette façon, j’aimerais bien comprendre ? ». Et surtout écouter la réponse jusqu’au bout même si celle-ci ne vous convient pas.
Et oui, lorsqu’on fait un reproche à une personne on projette simplement ce que l’on est sur l’autre. On projette généralement ce qui nous dérange donc dire que l’autre est « ceci », « pas assez cela », c’est se dire qu’on est meilleur que lui, on veut contrôler l’autre pour être sûr qu’il nous satisfasse (Mais bien sûr tout ce processus est inconscient, autrement nous n’aurions pas de problèmes).
2. Lorsqu’un désaccord survient en réunion
→ Parfois un sujet en amène à un autre et alors que la réunion se passait bien un désaccord survient. Alors on a évidemment le droit de ne pas être d’accord avec son/sa collègue, toutefois, il ne faut pas oublier que nous avons chacun notre perception, ce qui est évident pour nous ne l’est pas pour l’autre. On a chacun notre ressenti, notre cheminement, notre vécu,
Une information ne peut donc pas être comprise de la même façon par tous.
Alors avant de monter sur vos grands chevaux et dire à votre collègue qu’il est « cela », essayez de poser des questions, voir ce qu’il a compris de ce que vous avez dit : « Pourquoi tu penses cela ? », essayez aussi de reformuler votre idée, parfois il suffit d’utiliser d’autres mots pour que l’autre comprenne. Il est aussi très important de faire attention lorsqu’on transmet nos connaissances car tout adulte à ses connaissances, donc il ne faut pas braquer son interlocuteur en lui faisant comprendre que lui ne sait pas mais que vous, vous savez.
Et si malgré tout cela, votre collègue ne comprend toujours pas, ça ne sert à rien d’insister, certaines personnes ont besoin de plus de temps pour intégrer les choses, elles ont peut-être besoin de vivre la situation pour se rendre compte.
Remettre le sujet à la réunion suivante. Et si le désaccord concerne le bien-être des enfants, alors comme dit au-dessus s’appuyer sur les différents projets de l’institution.
De plus, il est très important qu’en début de la réunion il y ait un garant de la parole (et cela peut changer à chaque réunion), pour protéger les idées de chacun.
3- Conflit avec un parent
→ Lorsqu’on est en désaccord avec un parent, il faut toujours le recadrer par rapport à l’institution. Néanmoins, si un parent par exemple vous demande de réveiller son enfant à la sieste. Ne nous précipitons pas dans la réponse négative « Non, c’est hors de question ici on ne fait pas ça ! ». Mais nous pouvons être dans l’empathie « J’entends ce que vous dites, si il fait des grosses siestes c’est compliqué le soir, mais à la crèche on ne peut pas réveiller les enfants, nous sommes obligé de respecter leurs rythmes ».
Nous pouvons aussi les questionner « Mais pourquoi vous voulez-ça exactement ? », « Qu’est ce qui est important pour vous ? ». Être plus dans l’écoute que les réponses hâtives, les parents parlent avec leurs affects. De plus,
Essayez de préserver l’enfant en parlant aux parents à l’écart de celui-ci. Pour que l’enfant ne soit pas mêlé aux affects de ses parents, car il ne sait pas quoi en faire.
Je finirais cet article par cette phrase
« Il faut accepter la différence des autres pour enrichir la communication »
Écrit par Coralie Nardeau
Article très intéressant qui dit l’essentiel et qui me semble être à la base du travail d’équipe où la parole doit circuler même en cas de conflit et où chacun doit avoir sa place; Il me semble aussi important que les directions puissent réguler le travail et la communication surtout en cas de conflit. C’est ce que je défends moi aussi de ma place de psy auprès des équipes de crèches dans le cadre des groupes d’analyse de la pratique que j’anime.
Merci pour cet article.
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Bonjour,
Je trouve l’article intéressant et je suis d’accord avec le fait qu’il faut respecter l’autre et l’écouter.
Je me trouve dans une situation de conflit avec une de mes collègues, après plusieurs échanges d’écoute et d’effort de ma part rien n’y fait.
J’ai effectivement parler à l’institution qui elle n’a pas trouvé de solution.
Les mois passés mon autre collègue s’est mise à prendre partie du conflit et finalement je suis en conflit avec les deux.
L’institution est au courant mais ne s’en charge pas du tout.
J’aimerais bien savoir comment régler un conflit quand même la direction est en conflit avec moi même.
Merci.
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Bonjour,
Je ne connais pas le pourquoi du comment de votre conflit mais il y a toujours des institutions plus hautes qui peuvent servir de tiers selon la nature du conflit, par exemple la PMI, La coordinatrice petite enfance, les ressources humaines, votre conseil syndical, etc.
Et il y a une chose qui est dit dans l’article « personne n’est prisonnier d’une institutions » si celle ci ne correspond vraiment pas à vos valeurs ou ne vous respecte pas rien ne vous empêche d’en changer 😉
Bon courage en tout cas ! Coralie
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Article très bien écrit. Facile à lire et très enrichissant.
J’ai déjà lu sur ce sujet par d’autres auteurs mais je trouve que c’est encore plus claire et ludique avec la façont dont vous écrivez.
Merci*
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Bonjour, ce n’est pas facile j’avoue. J’ai eu l’expérience dans une creche ou dans toute les sections se passaient bien a part celle des grands la ou j’était. Ma présence dérangeait deux professionnelles car je faisais des activités avec des enfants , je prenais attention à ce que les enfants disaient . La directrice était contente à mon travail mais elles ont tout fait pour que je ne reste pas surtout que j’avais un CDD qui pouvait déboucher sur un CDI mais la directrice m’a dit que pour mon bien , il faut aller ailleur. J’ai trouvé un poste dans une creche loin de chez moi je mets 3 h entre allé et retour chaque jour. Nous sommes 3 professionnelles . Je suis en CDD mais comme c’est loin de chez moi je suis pressée de finir mon contrat . Le souci avec cette nouvelle équipe c’est qu’une professionnelle qui debute sa cariere dans cette structure . Mis a part les soins donnes aux enfants tout ce qu’elle fait n’est pas du tout professionnel , le pire c’est qu’elle a une façon de communiquer qui est loin d’être professionnelle, elle ne choisit pas le bon moment pour parler .même si tu es occupé avec un enfant elle vient te déranger pour te faire une réflexion qui n’est pas confirme avec le developpement de l’enfant et le projet de l’établissement. La directrice insiste pour que je reste mais moi je ne veux pas. Je suis pressée de finir ce contrat.
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